5 août 2024

Stop aux promesses électorales simplistes !

On lit de plus en plus souvent sur les réseaux sociaux que tel ou tel candidat répond à une plainte d’un particulier en disant « votez pour moi et ce sera fait ». C’est dit platement, sans nuance, sans réflexion, comme si la situation existante avait été mise en place n’importe comment, en dépit du bon sens. Il y a bien entendu plein de choses à améliorer dans notre commune. Mais certainement pas parce qu’un citoyen se plaint sur Facebook de quelque chose qui le gêne lui, sans prendre en considération tout le reste.

Voici trois exemples, tous lu sur Facebook en ce début août:

Les zones bleues

Un citoyen se plaint de ne plus pouvoir aller au restaurant à midi à Genappe parce qu’il ne peut y laisser sa voiture qu’une heure. Il dit que le parking Beghin est trop éloigné pour lui parce qu’il ne peut pas se déplacer mais qu’il n’a pas droit à une carte de handicapé (je suppose qu’il ne va jamais dans beaucoup de villes sans parking comme les piétonniers par exemple). Directement, un candidat lui répond que lui aussi a du mal à se déplacer et qu’il changera ca quand il sera élu. Une autre candidate dit qu’elle a déjà demandé qu’on laisse à 2 heures (c’est vrai).

Mais, est-ce que supprimer les zones bleues va réellement répondre au problème ? Si les places sont prises par des gens y restant toute la journée, les personnes ne pouvant pas se déplacer n’auront pas plus de solutions qu’aujourd’hui. Et les commerces auront encore plus de difficulté à attirer des clients.

La collecte des sacs poubelles blancs

On lit beaucoup de choses sur le changement de fréquence de collecte des sacs poubelles blancs. Beaucoup de plaintes du fait que cela provoque la présence d’asticots à cause du délai trop long avant collecte. Et là aussi, des candidats relaient en disant qu’avec eux on reviendra immédiatement à une collecte hebdomadaire… On lit aussi que c’est une mauvaise décision du collège ou des Ecolos (les deux versions circulent). C’est loin d’être aussi simple.

Le changement de fréquence de collecte est une recommendation de l’InBW (où le MR est majoritaire) fondée sur des raisons économiques avant tout. En effet, la hausse des coûts de collecte est énorme suite à la hausse des coûts de l’énergie et du personnel. Si on avait continué sans rien changer, il aurait fallu augmenter fortement la taxe communale ou le prix des sacs en vertu de la loi du coût-vérité. La commune n’a en fait pas le choix que de suivre les recommandations d’InBW. Faire autre chose seul serait impayable.

Du point de vue d’Ecolo, c’est vrai que nous sommes satisfaits par l’impact positif sur le volume de déchets collectés : les tout-venants (sacs blancs) diminuent et les déchets organiques (sacs verts) augmentent, en ligne avec les objectifs de la Région wallonne. En effet, beaucoup trient mieux leurs déchets depuis le changement de fréquence de collecte. C’est une excellente chose pour l’environnement.

Mais c’est vrai aussi que ce n’est pas facile pour tout le monde. Une collecte toutes les deux semaines est peu si on doit jeter des langes par exemple. Des solutions existent comme les points d’apport volontaires où on peut déposer ses déchets quand on le veut. Il y en a à Genappe mais pas encore assez et ce n’est pas assez connu.

L’éclairage nocturne

Un citoyen se plaint d’avoir peur d’aller au restaurant à Genappe parce qu’il n’y a plus d’éclairage après minuit. Immédiatement, un candidat répond qu’il rétablira l’éclairage nocturne parce que sa voiture a été abîmée la nuit sûrement à cause de l’absence d’éclairage.

Il y a deux raisons justifiant l’extinction nocturne (de minuit à 5h) :

– Le budget : la décision a été prise suite à l’explosion des coûts de l’énergie. On a économisé +/- 80.000 € par an grâce à cela.

– La biodiversité : beaucoup d’animaux sont gênés par la permanence de l’éclairage. Eteindre leur permet de mieux vivre.

De nouveau, le sujet mérite réflexion. Il est évident que le noir amène un sentiment d’insécurité. Par contre, la police n’a constaté aucune augmentation de la criminalité suite à cela (mais ils se plaignent que cela complique leur travail).

La solution est probablement entre les deux : extinction de l’éclairage dans les zones peu fréquentées mais pas dans les endroits où c’est plus justifié comme le centre de Genappe. Malheureusement, ORES n’est pas capable de le faire par zone pour le moment. Je pense que le prochain collège devra se battre contre ORES pour qu’ils fassent les investissements permettant de fonctionner par zones.

 

Ces trois exemples illustrent bien que tout n’est pas noir-blanc, mais qu’il faut bien réfléchir avant de prendre une décision. Sinon, c’est du populisme et du clientélisme, deux dimensions que nous écologistes n’acceptons pas car elles mènent à des mauvaises décisions et à de l’immobilisme. La politique doit se faire dans l’intérêt du bien de tous.

Je ne m’engagerai jamais sur un choix simpliste dans tous les dossiers. Mais je m’engage à mener la réflexion sur ces sujets avec toutes les parties prenantes et avec les citoyens concernés pour arriver à une décision réfléchie dans l’intérêt de la commune et de ses habitants.

 

Bernard Löwenthal