Quel avenir pour la rue de Ways ?
A l’occasion de la journée de la Terre ce 25 Avril, nos militants ont distribué en porte à porte des sachets de graines de plantes aromatiques. Au-delà de la sensibilisation à la biodiversité, cette opération est l’occasion de discuter avec les citoyens de leurs difficultés et des problématiques du moment. Parmi les lieux visités cette année figurait la rue de Ways.
Comme vous le savez sûrement, cette rue du centre de Genappe est devenue une impasse depuis plus de 18 mois du fait d’un affaissement sous la voirie en son bout. Les différentes autorités (région, ville, INBW et Province) se rejettent la responsabilité des dégâts et rien ne bouge. Facilité par l’action de notre conseiller Bernard Löwenthal, une réunion a été organisée entre le bourgmestre Gérard Couronné et le ministre compétent Philippe Henry. Un accord a été trouvé entre les parties en vue de procéder aux réparations rapidement. L’accord prévoit un partage provisoire des frais avant que juges et experts ne tranchent les responsabilités définitives. Nous pouvons dès lors entrevoir une réouverture de la rue pour fin de cette année.
Si une solution de réparation de la route pointe le bout de son nez, une question se pose quant aux conditions de la réouverture de cette voirie. En effet, durant de nombreux mois les habitants se sont habitués à vivre dans une rue libérée du passage incessant des voitures. Il nous semblait dès lors utile d’aller à leur rencontre pour d’une part recueillir leur avis et d’autre part pour « tester » une ébauche de solution que nous proposons. Bravant la bruine, notre conseiller communal Bernard Löwenthal et notre co-président de section locale Thierry Ferracin ont passé leur après-midi dominical dans la rue.
L’avis des habitants rencontrés
S’il nous a semblé à premier abord qu’il y avait autant d’opinions que de citoyens, nous sommes parvenus à distinguer trois tendances principales auprès des habitants rencontrés dans la rue de Ways. Les voici :
- « Pourvu que cela dure » : Il s’agit d’habitants très contents de la situation actuelle. Typiquement des familles avec des enfants qui sont satisfaits du calme et rassurés de pouvoir laisser leurs enfants dans la rue. Ils peuvent tranquillement garer leur voiture en face de chez eux pour accéder à leur domicile et profitent d’une rue tranquille, libérée du bruit et de la pollution. Certains commerçant de la place se félicitent également de la tranquillité.
- « Revenons au plus vite comme avant » : à l’inverse certains sont désireux de retrouver à l’identique la situation initiale. Leur motivation première est de pouvoir rejoindre en voiture rapidement le centre-ville sans détours. Il s’agit d’une population plus âgée ainsi que de certains commerçants de la rue qui ont perdus de la clientèle suite au blocage de la voirie.
- « Ca dépend » : le dernier groupe est satisfait des avantages d’une rue tranquille tout en regrettant un certaine perte de mobilité voiture pour eux et le reste de la population.
Notre échantillon étant trop petit pour être représentatif, nous éviterons de chiffrer l’importance relative de ces trois groupes d’opinion.
Notre proposition et les retours récoltés
La proposition que nous avons avancée est celle d’une rue de Ways « apaisée », en voirie partagée. Késako ? La voirie partagée est une rue dans laquelle les piétons et cyclistes sont prioritaires dans l’ensemble de la voirie. Les voitures sont tolérées de même que le parking. La vitesse y est limitée à 20km/h pour limiter le bruit et la pollution. La législation prévoit cette possibilité et de nombreux exemples de voiries partagées existent dans d’autres communes.
Pour assurer dans les faits cette priorité des usages faibles, la voirie devrait être revue en vue de réaliser une surface unique sans trottoirs et avec un marquage adéquat. Il serait également nécessaire de limiter le trafic de transit. Cela pourrait se faire d’une part en facilitant l’accès au centre-ville par l’Allée des Cavaliers (la rue en face de Centrale Jardin et du potagers des Hasquettes) qui serait dédoublée et d’autre par le placement de bollards rétractables au niveau de la place et/ou de l’entrée de la rue. L’accès et/ou la sortie de la rue seraient dans ce cas réservés au riverains et aux transports en commun. Cette solution est de plus compatible avec les plans de rénovation du centre-ville.
L’accueil réservé à cette proposition fut globalement bon et nous sommes convaincus qu’un simple retour à la situation antérieure n’est pas souhaitable. Aller de l’avant dans une révision intelligente de la rue de Ways nécessitera bien entendu une consultation plus poussée de la population. Il faudra aussi mettre à jour de l’analyse des flux de trafics repris dans le plan communal de mobilité, tenant compte de l’augmentation du trafic provoqué par l’arrivée des deux écoles secondaires et par les nombreux projets résidentiels en cours à Genappe. Notre proposition nécessitera également un investissement budgétaire significatif et donc une volonté politique. Vous pouvez compter sur nous pour ce dernier point !
Thierry Ferracin, co-président Ecolo Genappe
Bernard Löwenthal, conseiller communal et de police