Émilie, l’enragée de la culture pour toutes et tous (avril 2022)
Le collectif avant tout.
Dès le départ de notre rencontre les dés sont jetés.
Pour Émilie Lavaux, la culture ne peut jouer son rôle que si personne n’est laissé sur le bord du chemin.
Enthousiaste, dynamique, rassembleuse, le rire bien affirmé, cette jusqu’au boutiste ne cache pas son jeu. Elle avance ses pions en toute transparence, avec un franc parler bien personnel et une bonne dose d’audace pour que la culture aille de l’avant à Genappe, et au-delà.
C’est 8 jours après la fusion historique de 4 entités – le relais du visiteur, le Centre d’expression et de créativité les ateliers du Léz’arts, La Maison des Jeunes le Bug-1 et le centre culturel – en un pôle unique, le 38-Carrefour culturel, que nous rencontrons Émilie pour comprendre en quoi elle fait partie de ceux et celles qui font l’avenir de Genappe.
Cette historienne de l’art a travaillé 3 ans au Centre d’Action laïque de Charleroi, puis 5 ans à la Maison des Jeunes de Saint-Gilles avant d’être engagée comme directrice du Centre culturel de Genappe en 2015, attirée alors par la mise en place de la Maison de Jeunes.
Pour elle, un centre culturel, c’est un lieu de cohésion sociale où tout le monde peut se retrouver. N’importe qui doit pouvoir y trouver sa place. Loin d’elle l’idée d’un centre élitiste à la programmation de niche même si elle recherche bien évidemment toujours une qualité de programmation.
Forte de ses convictions elle est parvenue à fédérer son équipe pluridisciplinaire et à l’ancrer tant dans le folklore local, que dans des projets participatifs, la mise en place des vitrines des créateurs, des expositions, des soirées thématiques, des spectacles inédits, la dynamique commune hospitalière, la création d’un skate park, l’organisation du parcours Arts à Glabais et autres Apéros sur l’herbe. Et comment ne pas penser à ces 100 kilomètres parcourus à pied début 2021 et à vélo en 2022 pour aller à la rencontre du plus grand nombre ! Il fallait y penser et le faire !
A la diversité de l’offre vient se calquer la diversité des publics, diversité à laquelle Émilie et son équipe tiennent plus que tout. Leur cheval de bataille c’est donc l’accessibilité culturelle. « Il faut que chacun.e y trouve sa place ». Le 38 a pour vocation d’accueillir un public très varié et intergénérationnel.
L’avenir culturel sera grand et ambitieux !
Après les défis qu’ont été la mise en place de la maison de jeunes, la création des apéros sur l’herbe regroupant les comité des fêtes de l’entité, la fusion du 38,… nul ne peut en douter, avec ce capitaine à la barre, le futur du 38 sera grand !
La fusion des 4 entités a été une idée de Tristan Scarnière ( Coordinateur de la MJ). Elle permet de faire des économies d’échelle, d’avoir une réflexion collective, de fédérer tout le monde autour d’enjeux prioritaires.
Le prochain défi est la construction dans les deux ans à venir d’une salle de spectacles, d’expositions, d’échanges, de rencontres,… La salle du 38 est trop petite et le Monty n’est pas suffisamment disponible pour répondre aux nombreux besoins.
Émilie se veut aussi conquérante. Ainsi, les territoires blancs (comprenez sans centre culturel) seront investis dans les années à venir afin que la culture puisse y imprimer ses marques. Pour Émilie, il faut élargir les possibles et développer les imaginaires. Faire rayonner la culture aux alentours de Genappe (Villers la ville, Les bons-Villers, etc) sera ainsi un de ses futurs défis.
Les enjeux en ébullition
Les enjeux culturels sont nombreux. Il est difficile de faire un choix : Permettre aux jeunes de s’approprier l’espace public, redynamiser le centre-ville, lutter contre l’isolement, lutter contre le harcèlement, valoriser le patrimoine, décentraliser la culture vers les zones blanches.
Le 38 doit rester un lieu pour tous, accessible à tous. Les différentes activités ne sont pas là pour faire plaisir au chargé de projet mais bien pour que cela réponde aux besoins des gens. L’accessibilité culturelle est un vrai enjeu. Dans cette optique, Emilie soutient beaucoup d’initiatives locales (commune hospitalière, Plateforme de volontariat, etc.) mais sans tirer la couverture à elle. Elle aide à la mise en place des idées des associations.
Et pour y arriver Émilie a une devise qu’elle applique quotidiennement : « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » !
Émilie est entourée et sait s’entourer. Toute cette aventure ne pourrait se vivre et se développer sans la formidable équipe en place qui ne ménage jamais ses efforts. Sans elle, le 38 ne serait pas ce qu’il est !
Anne Beghin
Bernard Löwenthal