Nul ne peut mieux préserver un lieu que ses habitants
Aujourd’hui inoccupée, quel est l’avenir de la Maison Beghin ?
Plus d’une fois notre formation politique a déjà interpellé le collège communal quant à l’avenir de la maison dite Maison Beghin (nom de son dernier propriétaire). Cette maison avec son immense parc, son jardin et sa dépendance à l’arrière furent achetés par la Ville en 1980 afin d’y aménager une plaine communale destinée aux sports et à la culture. Pendant plusieurs années, un chapiteau y fut installé en septembre et plus tard, une piste d’athlétisme, un hall omnisports et un parking y furent construits. Quant au bâtiment, il devint le siège du Foyer Culturel puis du Centre Culturel de Genappe et enfin de la récente Maison des Jeunes, le Bug-1. Durant des années cette maison ne fut guère entretenue et à part de nouveaux châssis et quelques pots de peinture, elle est restée en l’état que nous lui connaissons tous aujourd’hui.
Anciennement une très grosse ferme, elle fut toujours occupée par de « grandes » familles, dont celle de Pierre Rosart, bourgmestre de Genappe et propriétaire de 15% de la ville en 1633. Après lui, la famille Dupuis l’occupa pendant près d’un siècle et transforma le corps de logis en une auberge/hôtel à l’enseigne prestigieuse « Auberge du Prince Eugène ». En 1925, la maison devint le siège de l’étude notariale de Maître Eugène Beghin qui exerça jusqu’en 1967.
Démolition ou réaffectation ?
Ce vaste édifice, sain, robuste, historique et situé au cœur de la ville fait partie du patrimoine immobilier et culturel de celle-ci. Au même titre que d’autres bâtiments de Genappe, nous parlons ici de l’héritage et de l’histoire tant de la commune que de ses habitants. Or, de plus en plus souvent, nous entendons des propos alarmants sur son avenir tel un projet de démolition. Monsieur le bourgmestre nous a écrit « Le collège n’a pas encore pris position sur cette maison…Nous ne manquerons pas de tenir le conseil communal informé des orientations qui seront prises ». Se pose alors la question de savoir en fonction de quels critères et pour quels projets ces orientations seront prises. Et les citoyens dans tout ça n’ont-ils pas leur mot à dire? Quand le collège aura décidé…il sera évidemment trop tard.
En ce mois de janvier 2021, alors que le bâtiment est aujourd’hui inoccupé, les questions se bousculent :
- Quel est le destin de ce bâtiment ? Une vente ?Une démolition ? Sa conservation ?
- Si le Collège souhaite conserver cette maison, quelle serait sa ou ses nouvelles affectations ?
- Le Collège pourrait-il envisager de vendre la maison à un promoteur ou un particulier ?
- Le Collège pourrait-il envisager de céder cette maison au CPAS afin de la réaffecter en projets sociaux ?
- Le Collège n’instruirait-il pas un projet de réaffectation de ce bâtiment dans le cadre de la rénovation urbaine?
Avant toute chose, ne conviendrait-il donc pas d’examiner toute les pistes avant qu’une décision funeste ne soit prise pour cette maison dont la présence est ancestrale au cœur de la cité. Cette maison apparaît d’ailleurs sur beaucoup d’anciennes cartes postales du centre de Genappe.
Comme d’autres lieux et bâtiments, cette maison ne mérite-t-elle pas une seconde jeunesse ?
Et des pistes, il y en a ! Notre groupe politique prône davantage la revalorisation de ce bâtiment public au profit de projets sociaux et citoyens pérennes. Notre commune pourrait investir dans une école de devoirs communale, dans une maison citoyenne, dans un refuge pour femmes, dans un lieu d’hébergement pérenne pour les migrants de passage, pour une cuisine collective et des appartements de transit, etc. Les idées ne manquent pas surtout en cette période pandémique accélératrice des inégalités. Investir dans le patrimoine et la restauration d’un tel bâtiment n’est jamais à perte. En effet, son image au cœur même de la cité ne mérite-elle pas, elle aussi un gros investissement à l’instar d’autres lieux. Citons ce qui a été fait ou ce qui sera mis en œuvre prochainement : le 38 rue de Bruxelles-Pôle culturel (1,2 million d’euros) ou la cafétéria du stade J.C Flament (1,4 million d’euros) ou la place de Bousval (800.000 €) ou le bâtiment du CPAS (610.000 €) ou l’Espace 2000 (800.000 €) ?
En cette époque tourmentée,… où la solidarité semble être un moteur pour l’avenir, il semble qu’un tel bâtiment pourrait bénéficier d’une seconde jeunesse et être en phase avec les défis qui s’imposent à nous. Nous ne pouvons envisager que le collège décide seul de son avenir. Et l’avenir est à nos portes : allons-nous laisser se détériorer encore et encore cette maison ou lui rêver tous ensemble une magnifique réaffectation dans l’intérêt général? Tel est notre vœu en ce début d’année.
Le groupe Ecolo Genappe #CréonsDemain