4 janvier 2021

Le budget communal 2021 : un budget comme d’habitude…

Lors du conseil communal de décembre, le bourgmestre a présenté le budget 2021. Nous pouvions d’ailleurs apprécier la forme de cette présentation : nous avons eu une vue détaillée de tous les postes, des slides récapitulatifs et même une vision pluriannuelle. La préparation faite par madame Hanne et son équipe est donc excellente et nous l’en remercions !

Mais lors du débat qui a suivi, Vincent Girboux nous a reproché de nous abstenir alors que 2.000.000 € seront consacrés aux investissements pour la lutte contre le réchauffement climatique.

Curieuse intervention puisque s’abstenir ne veut évidemment pas dire qu’on est contre toutes les mesures qui s’y trouve… La suite du débat n’a pas permis de bien expliquer notre position parce que le bourgmestre a choisi de polariser la discussion en nous reprochant de ne jamais être content. Cette manipulation a évidemment pour but de nous déstabiliser pour que la population ne puisse pas comprendre nos critiques. Notre position était nuancée et nous avions pris le temps de l’expliquer ce que monsieur Girboux semble ne pas avoir voulu entendre…

Alors, réexpliquons ici ce que nous pensons de ce budget.

Le budget ordinaire

Nous avons approuvé le budget ordinaire.

L’augmentation de la part communale pour les frais de fonctionnement du CPAS illustre les lourds impacts de la crise sanitaire pour beaucoup de citoyens. Il est normal que le CPAS y réponde.

Nous sommes satisfaits de voir baisser le montant à payer à la zone de secours et de voir que le montant provenant du fonds des communes augmente.

Pour le reste, pas de grands changements par rapport aux budgets des années précédentes. La perspective budgétaire pour les prochaines années est plutôt rassurante même s’il est difficile d’estimer l’impact de la crise sanitaire sur les revenus de l’IPP (plus d’un quart de nos recettes…).

Le budget extraordinaire

Comme l’année passée, nous nous sommes abstenus sur le budget extraordinaire. Nous y trouvons de bonnes choses comme par exemple le renouvellement des budgets participatifs, des panneaux photovoltaïques sur la salle de sport, la lutte contre les inondations, la fin des travaux d’égouttage du quartier de la Motte, la place de Bousval, des investissements pour la mobilité douce, des tableaux interactifs pour nos écoles, la création d’un terrain de beach soccer,…

Mais on y trouve aussi des choses que nous n’aurions pas faites parce qu’elles ne correspondent pas à notre vision de la commune et de ses besoins pour le futur. Citons par exemple le projet d’isolation des préfabriquées de l’Espace 2000 (emballage des préfabriqués plein d’amiante, pour une durée de vie de 20 ans – voir notre article de décembre 2019).

Et surtout, nous n’y trouvons pas ou pas assez d’éléments très importants pour nous. C’est un peu un budget comme d’habitude alors que la crise du Covid justifie selon nous des actions innovantes.

Ainsi, nous avons trouvé très peu de moyens prévus pour l’après crise Covid. Pourtant, différents publics (des indépendants, des commerces, des enfants en décrochage scolaire, des familles basculant dans la précarité,…) sont impactés et auront besoin d’aide.

Les moyens prévus pour lutter contre le réchauffement climatique sont bien là, mais selon nous sont insuffisants. Le pas à franchir pour arriver à réduire nos émissions de gaz à effet de serre de 40% d’ici 9 ans est énorme et nécessite donc des moyens très conséquents et beaucoup plus ambitieux ! Depuis l’adoption du plan climat en 2017 (avec objectif 2030 – on arrive déjà à 30% du temps prévu pour atteindre l’objectif), très peu de choses ont été réalisées et les mesures communales sont beaucoup trop faibles. Et cela alors que de nombreuses études montrent que 40% ne seront même pas suffisant pour arrêter le réchauffement climatique…

Nous avons trouvé très peu de choses concernant nos engagements en tant que commune hospitalière alors que le flux de migrants en transit ne risque pas faiblir dans les prochains mois, au contraire même.

Conclusions

Notre position est donc très loin du « de toute façon, vous n’êtes jamais content » utilisé par le bourgmestre pour éviter de nous répondre sur le fond.

Et pourtant, établir un budget communal, c’est inscrire sa commune dans le réel, réel très difficile et très compliqué en raison des défis d’aujourd’hui et de la crise sanitaire. L’ensemble de ces défis nécessitent des adaptations, des changements. Établir un budget communal c’est donc aussi anticiper, projeter, innover. Avoir une vision.

Avec la crise qui s’est installée, nous avons besoin d’innovations, de projets. Ce budget manque selon nous de souffle et de perspective. Nous ne pouvions que nous abstenir…