Crise du Corona, quelles opportunités pour Genappe ?
Parce que toutes les crises portent en elles la nécessité de changer, Ecolo Genappe #créonsdemain propose la mise en place d’un plan communal d’après crise.
En ce sens, en vue d’élaborer un tel plan, deux pistes conjointes sont proposées et pourraient être envisagées et préparées dès la fin du confinement.
- La mise en place d’un conseil communal et CPAS conjoint, extraordinaire, animé par un spécialiste extérieur. Ce brainstorming politique devra permettre l’analyse des difficultés mais aussi des opportunités induites par la crise sur le plan communal.
- Une agora citoyenne devra permettre aux citoyens d’exprimer leurs priorités et attentes .
Si l’on s’en réfère au domaine des sciences humaines, on sait qu’une crise est bien souvent le point culminant d’une situation ou d’une maladie. La crise psychologique par exemple est une réaction à une urgence psychique et à un mal être grave. Plus concrètement, nous connaissons la crise de larmes, la crise d’adolescence, la crise du couple, la crise d’angoisse, celle de la quarantaine ou encore ce que nous appelons communément la crise existentielle.
Toutes ces crises expriment, au delà de la tension, la nécessité d’un changement.
La crise du Corona peut, elle aussi, être analysée en ce sens. N’est-elle pas elle aussi une réaction à une urgence, à un mal–être grave. Difficile, brutale, violente d’un côté, elle est sans aucun doute riche et salutaire de l’autre.
Déstabilisante, elle remet en question tous nos équilibres d’avant. Les équilibres économiques, marchands, professionnels, sociaux, financiers, semblent complétement démis par cette crise venue du bout du monde et bousculant la planète en quelques semaines.
Touché de plein fouet, notre sentiment de toute puissance est complètement ébranlé.
Le Covid 19 amorce des ruptures que sans doute nous n’avons pas su, pu ou voulu voir par le passé. Nombreuses sont alors les questions qui se bousculent chez chacun et chacune de nous: que garder d’avant? Que rejeter? Que modifier? Que remettre en question?
La crise et ses longues semaines de confinement révèle aussi que notre société est largement inégalitaire. Que ce soit en période de crise et après, le soutien vers les plus isolés doit être repensé et optimisé. La solidarité entre tous mais aussi envers les oubliés et les délaissés comme les réfugiés et migrants doit être organisée. Autrement dit…Ne va –t-il pas falloir privilégier les gens, l’humain et des valeurs essentielles? Et pour cela remettre en question notre vie d’avant centrée sur l’économie et le profit, faite de stress, de mal-être et d’individualisme. Faite aussi de destruction et de pollution sans limite de notre environnement.
Sur le plan communal aussi les questions se bousculent.
Quel souffle nouveau pour notre commune? Quels enseignements tirer au profit de la collectivité genappienne?
C’est rapidement qu’il faudra imaginer ce qu’il sera opportun de mettre en place pour que notre commune soit la plus résiliente possible. Qu’elle soit capable de faire face à des chocs, à des crises et tenir compte de tous les enseignements de celle d’aujourd’hui.
Il semble évident qu’un premier enseignement saute aux yeux: la force de la relocalisation et de l’économie locale. Cette crise nous montre la nécessité d’aller vers la transition écologique à commencer par la transition alimentaire.
Comme de nombreux enseignements…nous allons devoir l’analyser, le comprendre, l’apprendre, l’assimiler, le pratiquer, le développer. Des réseaux comme “La ruche qui dit Oui” voient leur chiffre d’affaire augmenter depuis le début de la crise. Qu’allons-nous faire de ce constat? Il faudra le plus rapidement possible réfléchir et analyser sereinement comment nos producteurs locaux ont vécu cette période et penser avec eux.elles de nouvelles filières, de nouveaux partenariats… en termes de communication, de mode d’accès ( comptoir, halles, marché, etc), de livraison, etc.Certaines propositions sont en réflexion depuis longtemps (CLDR) à Genappe et correspondent à des demandes citoyennes. Il s’agira alors d’accélérer leur mise en œuvre.
Un tout autre enseignement parait évident….Il s’agit de la nécessité du lien des uns au autres: rapprocher les citoyens entre eux mais aussi diminuer cet écart entre les politiques et les citoyens. Le terrain communal n’est–il pas idéal alors pour repenser tous ces liens?
En effet, dès le lendemain de la diffusion des mesures de confinement et de distanciation nous avons pu observer, à Genappe aussi, l’énergie et la créativité afin de garder le contact les uns avec les autres mais aussi les uns pour les autres. C ‘est en ce sens que nous avons pensé et mis en ligne le 8 avril notre guide “Vivre confiné.e.s à Genappe”.
La solidarité s’est organisée à l’aide des nouvelles technologies mais pas que. La créativité a elle aussi bien joué son rôle.
Cette solidarité a révélé une mobilisation citoyenne que l’on savait, que l’on voyait, à laquelle on pouvait participer…Et aujourd’hui nos convictions sont renforcées plus que jamais : une telle dynamique peut devenir un réel moteur de l’organisation collective sur le plan communal.
Dès à présent, dès la fin de la crise, les autorités communales ont ainsi l’opportunité de réinventer leur lien avec les citoyens d’une part, d’aider la mobilisation citoyenne, d’autre part. Mais aussi d’avoir un regard autre, nouveau sur tous ces publics cibles qui ont été bouleversés: la culture, l’école, les commerces, l’Horeca, les PME, les indépendants, les personnes malades, les personnes seules, les seniors, les familles monoparentales, les familles démunies, les personnes sans papiers, les transmigrants. Mais aussi les médecins, pharmaciens, soignants de toute discipline.
L’occasion nous est donnée de rester humble, mais d’agir. Pour y arriver nous devrons faire fi de nos divergences politiques, des luttes partisanes. Le temps est venu de nous unir….montrer que nous gérerons, pour le bien de toutes et tous, la sortie de cette crise. Et la vie communale de demain.
Nous souhaitons une commune qui utilisera cette crise comme un levier vers l’avenir.
L’occasion nous est donnée de nous orienter d’avantage vers des projets, des pratiques et des dynamiques durables, locales, solidaires.
En ce sens, nous proposons, dès le déconfinement opéré, la tenue d’un conseil communal extraordinaire consacré exclusivement aux enseignements à tirer de la crise afin d’aller vers un monde meilleur. Un conseil élargi au conseil du CPAS. Idéalement, un conseil préparé et animé par une personne extérieure et spécialiste de l’animation en « intelligence collective ».
Parallèlement à un tel conseil la tenue d’une agora citoyenne allant dans le même sens nous semble une piste à étudier au plus vite. Les citoyens doivent eux aussi s’exprimer pour dire leurs priorités et leur idées pour leur commune. Il s’agit d’étudier comment recueillir dans le respect des mesures de déconfinement leurs avis.
Notre groupe politique invite le Collège communal et l’ensemble des forces politiques en place à travailler ensemble à l’élaboration d’un tel plan de sortie de crise.
Anne Beghin