2 juin 2020

Le rôle du Conseiller communal en période de crise sanitaire

Avec le Covid-19, nous sommes confrontés à une crise sans précédent depuis le mois de mars. Les conséquences sont nombreuses, et le travail est énorme. L’objectif n’est pas de critiquer ce qui a été fait. Tout le personnel communal ainsi que le Collège y ont mis beaucoup d’énergie et cela mérite le respect. Il y a bien entendu des choses que nous aurions faites autrement, et d’autres que nous ne pouvons que féliciter et remercier.

Mais il y a un élément que je veux mettre en avant : mon rôle en tant que Conseiller communal dans des situations exceptionnelles telle que celle que nous traversons aujourd’hui. A Genappe, entre la mi-mars et la mi-mai, tout s’est passé comme si je n’existais pas, ou que mon rôle était inutile ou accessoire. J’ai reçu un courrier en mars pour me signaler que toutes les commissions étaient annulées jusqu’à nouvel ordre. Et c’est tout. Plus aucune nouvelle, aucune sollicitation, aucune information, aucune demande de la part du Collège communal. Rien.

Suite à une demande de notre groupe politique d’être tenu informé des décisions prises par le Collège, le bourgmestre a accepté de tenir une réunion d’information hebdomadaire avec les chefs de groupe uniquement. Mais, à part un peu plus d’info indirecte grâce au retour de notre cheffe de groupe, on ne peut pas dire que cela donnait un sens au rôle de conseiller communal.

Nous n’avons d’ailleurs pas reçu d’ordre du jour ni de PV officiels pour ces réunions. Notre cheffe de groupe a aussi demandé au bourgmestre, dès avril, d’y inviter tous les conseillers communaux. Ce dernier a alors expliqué que c’était aux chef.fe.s de groupe de faire un retour vers les autres conseillers. Finalement, après avoir insisté, nous avons été tolérés à la dernière de ces réunions.

Les citoyens quant à eux, n’ont pas eu plus d’information. Il y a donc eu un important déficit d’information et de contrôle concernant ce que décidait et entreprenait la majorité. Les principes démocratiques n’ont pas été respectés !

Je sors de cette période avec le sentiment qu’un conseiller de la minorité n’est pas utile. En tout cas pas en période de crise. Le Collège n’a pas cherché à avoir nos idées ni notre aide. Au contraire, nous avons dû demander pour avoir un minimum d’information.

J’espère que nous n’aurons pas à vivre ça une deuxième fois avec une deuxième vague, une autre pandémie ou crise. Mais si ça arrive, j’aimerais vraiment que on prenne en compte le fait que les conseillers de la minorité doivent non seulement être informés mais peuvent aussi aider et participer à la gestion de la crise. Le repli sur soi et l’attitude « cavalier seul » sont insupportables, car c’est au détriment de la collectivité. Appliquons plutôt ce proverbe bien connu « Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin » !

 

Bernard Löwenthal